UREGENCES Le retour (attention post interminable)
J'avais déjà fait part de ma rencontre avec le monde des urgences l'an dernier.
J'ai remis ça hier soir, cette fois de nuit. Même hôpital mais autre ambiance! Mi figue-mi-raison là encore, de belles rencontres comme des choses un peu choquantes.
Mais commençons par le commencement.
Un peu avant minuit, alors que je coulais des moments heureux dans les bras de gai-Luron, un "petit plaisantin" a du appuyer sur le bouton off de l'arrivée d'air dans mes poumons. Les crises d'asthmes je commence à connaître (depuis cette fameuse dernière visite aux urgences d'ailleurs), mais celle là était particulière en intensité et en durée, et aussi par le fait que d'habitude elles sont déclenchées par des allergies.
Pas plus le repos, que la Ventoline ne m'offrant le retour de l'air espéré, et un peu exaspérée par l'absence de réaction du Gai-Luron scotché à son ordi, j'ai finalement décidé de sauter seule dans ma voiture pour me rendre aux urgences les plus proches.
Salle d'attente bondée! Mais sereine car prévoyante, je me plonge dans le livre que j'ai apporté. Sauf que le cadre ne fait pas tout, et le simple fait d'être dans l'hôpital ne m'aide bizarrement pas à mieux respirer. C'est alors que je commençais à me décider à vaincre ma timidité en me signalant, que l'infirmière chargée de "filtrer" les malades m'a appelée et après avoir rapidement compris le problème m'a collée illico un masque libérateur d'air pur!
Au bout d'un quart d'heure l'interne est venue me questionner. J'ai alors eu l'étrange impression de parler comme Dark Vador!
Finalement ne comprenant pas un mot sur 4, elle m'a laissé finir de m'oxygéner tranquille, pour revenir un peu plus tard me demander si j'étais enceinte???? Ben non!!!!
A ce stade là j'ai du
quitter mon fauteuil, pour prendre l'attitude du malade de base: à
moitié nue sur un brancard, avec un fin drap sur moi.
Hop 3 petits tours mon interne s'en va et puis revient (chaque fois pile poil au moment où je m'endormais, vu qu'il était déjà 2h du mat hein!) cette fois pour m'annoncer que je vais devoir faire une analyse d'urine pour m'assurer que je ne suis qu'une. Mais puisque je vous dis que je ne suis pas enceinte! Oui, mais non, on ne sait jamais, et ON ne peut pas prendre le risque de mettre en danger un éventuel bébé en me faisant passer la radio.
Re-attente, re-porte qui s'ouvre au grès des internes qui viennent chercher qui une feuille, qui un sac. Certains en disant bonjour et en s'excusant, d'autres en me confondant avec un simple mur! L'air retrouvé (et ma gêne d'être à peine cachée sous mon drap) me donne envie de les mordre!
Re-re-porte qui s'ouvre, sur un très gros et grand monsieur, juste vêtu .......d'un slip et..d'une quinzaine de tatouages sur tout le corps! Après s'être excusé et m'avoir dit que je n'avais vraiment pas l'air bien (quel observateur!!) , il m'explique d'un air "un peu" nerveux qu'il cherche ses affaires, qu'on lui a prises pour le laisser poireauter depuis 4h sur un brancard dans l'attente de l'arrivée d'un psychiatre!!!!! Et là il se met à fouiller frénétiquement partout et à vider la moité des placards! Je ne suis pas du genre parano, mais là dire que je n'étais pas soulagée de le voir sortir de mon box serait mentir !
2mn après la porte se rouvre. Au secouuuuuuuurs il revient! Ouf, ce n'est que ma charmante interne qui vient me confier le petit flacon et m'indiquer les toilettes! Je me rhabille donc (aucun espoir que j'accepte de sortir comme ça) Et là horreur! La porte n'a pas de verrou, et les toilettes sont à 10 m de celle-ci! (les toilettes les plus longs jamais vus en 33 ans!) Qui n'a jamais fait pipi dans un flacon de 2cm de diamètre (z'ont pas trouver plus petit?) tout en ne lâchant pas la porte des yeux, tétanisée à l'idée qu'elle puisse s'ouvrir ne peuvent pas comprendre!
Finalement je finis par accomplir glorieusement ma mission, et en sortant me retrouve nez à nez avec une femme voilée portant une magnifique chemise de nuit d'hôpital absolument transparente, et un drap essayant tant bien que mal de recouvrir le tout. Visiblement elle aussi doit accomplir la même mission (y'a une maniaque du test de grossesse ou quoi?) , mais ayant une perfusion à un bras elle n'arrive pas à se défaire de son drap, et me demande de l'aide. J'attends donc 15mn debout et chancelante devant les toilettes mon drap à la main, que ma gentille dame sorte.
Mais finalement, le temps passe vite car j'arrive à attraper mon interne pour lui coller mon tube, et de l'autre main, l'aider à démêler deux brancards qu'elle a enchevêtrés, dont l'un appartient au Monsieur aux tatouages qui s'est endormi et que je n'ai ABSOLUMENT aucune envie de réveiller!)
Je me re-déshabille donc puisque je m'étais rhabillé eclandestinement, et ai à peine le temps de sauter sur mon brancard, que Bob Marley qu'un brancardier entre dans le box pour m'emmener à la radio. Il me demande donc de m'habiller (grrrrrrr...) et disparaît. Le frère de Bob Marley un autre infirmier (mais où est Bob?) se pointe 10 mn plus tard et me conduit dans les dédales de l'hôpital.
Là on me demande de me......déshabiller! Clic-clac merci Kodak,"vous pouvez vous rhabiller".
3mn plus tard: -"Ah non madame ça ne va pas du tout, vous avez lever les épaules! Veuillez vous re-déshabillez" (et renlevez la chaîne que j'ai mis 5mn à remettre) ReGrrrrrrrrrrrrrrrrr
Prudente, cette fois j'attends qu'on me dise que c'est bon, pour remettre le tout.
Hop, merci veuillez retourner aux urgences c'est tout droit.
Euh tout droit où? A gauche ou à droite?
Par chance je repère mon Bob bis brancardier, et lui demande de me raccompagner. c'était bien tout droit, mais après avoir passé deux portes qui ne s'ouvrent qu'avec un pass!!???!!!! Je passe le chemin du retour à m'interroger sur le nombre de pauvres âmes qui errent dans les couloirs depuis le début de soirée.
Je reste maintenant plantée debout (mais toujours chancelante) devant le "comptoir" des médecins, ma radio à la main. Finalement je demande ce que je suis censée faire, on me prend ma radio, on la pose sur une pile puis...plus rien! 20mn passe, il est maintenant 3h du matin et je dors debout, toujours haletante, n'osant pas aller m'assoir de peur de rater "MON" interne. Cela me laisse l'occasion d'observer le "petit monde médical" dans leur salle à eux! Un drôle de rituel semble être de mise: chaque personne passant une des tables s'empare d'un carambar bizarrement stocké dans un paquet géant de M&M's (les brancardiers eux, les prenant par poignées de 5!). Je suis entrain de calculer à combien de carambars par heure marche un docteur, quand j'aperçois mon interne, et lui indique que ma radio est sur la pile là! Elle repart avec et ne reviendra que 30mn plus tard! Pendant lesquelles j'ai tout mon temps pour entendre crier une pauvre jeune fille visiblement trisomique, attachée de toute part à son lit et qui réclame de l'eau quand elel n'essaye aps de se détacher. Les réponses du personnel médical fusent, pas toujours aimables :-(
Un charmant jeune homme à béquille vient me changer les idées. Lui aussi arrive avec sa radio et je lui indique gentiment qu'il ferait mieux de s'assoir, vu le temps d'attente! Mais pas fou il sait comme moi que s'il fait ça, il sera encore là dans 3heures. Nous restons donc tous deux prostrés au milieu du carrefour des couloirs, et il commence à me raconter sa courte mais mouvementée vie. 22 ans: 6 entorses à la jambe gauche, 8 à la droite, une opération d'un kist à l'intestin, une hémorragie interne il y a quelques mois, et un projet de saut à l'élastique dans deux!!
Mais heureusement il a une vie de couple épanouie avec une "vieille" de 32 ans (au secouuuuuuuuuuurs) qui lui remet du plomb dans la cervelle (Ahhhhhhhhh!).
On se quitte précipitamment, puisque mon interne revient avec LA Dr chef, pour mon examen de sortie.
Elle déplore que l'on ne m'ait pas donné plus tôt les 10 cachets qu'elle me fait avaler aussitôt! (Et moi donc!)
Et m'ordonne d'aller consulter au plus vite un pneumologue pour cet asthme de la famille des "pas jojos".
Que je sois venues seule en voiture les dépasse, que je reparte avec les affole, mais bon, finalement elles me laisseront repartir comme je suis venue; chancelante et déterminée (mais un peu moins suffocante).
Il est 4h du matin, les oiseaux commencent à chanter, et le réveil sonnera dans 3h! Misère !!!