Le jour où j'ai pompé l'air d'un ami
... parce que je ne supportais plus que les allergies me pompent le mien.
Quand on est du genre réservée et timide, avec comme obsession de ne pas gêner, se mettre à faire une crise d'asthme à la moindre inhalation d'un grand nombre de fruits, et ce même à distance et/ou en extérieur, cela devient vite pénible à vivre, surtout l'été où les fruits sont nombreux et les situations d'invitations, resto, ou repas partagés également.
J'ai longtemps préféré ne rien dire, pour n'embêter personne mais mes départ précipités ou mes crises (quand je ne partais pas assez vite) parfois impressionnantes, jetaient quand même un froid. J'ai ensuite essayé de le dire, parfois maladroitement ce qui m'a valu un jour une réflexion d'un ami, à laquelle j'ai du coup réagi de façon disproportionnée (et je lui dédie ce billet, tel un clin d'oeil pour m'en excuser, puisque je n'ai pas été capable de le faire de vive voix).
Mais les situations de crise se sont vraiment multipliées cet été, et je ne vis pas toujours très bien les réactions que cela entraîne autour de moi et surtout le fait de me faire ainsi remarquer. Les gens sont souvent incrédules d'apprendre que l'inhalation des allergènes suffit à me rendre malade, et je les comprends car je trouve moi-même, cela tellement improbable et ridicule que cela m'énerve au plus haut point, et m'empêche de réagir parfois aussi rapidement que je le devrais pour éviter la crise.
Je suis quand même reconnaissante à mon corps d'associer la crise d'asthme à une petite réaction d'écoulement nasal, qui me permet de me convaincre que je ne suis pas complètement folle et que ce n'est pas d'origine psy (des fois que je me force à tousser on ne sait jamais).
J'ai déjà fait moult traitements et désensibilisations qui n'ont rien donné, et c'est vrai que j'avais un peu baissé les bras et laissé + ou - tomber les médicaments (qui m'agaçaient au plus au point en me faisant reprendre en un temps record les kilos difficilement perdus). Mais la multiplication des allergènes, la fréquence et surtout l'intensité des crises, font que j'ai eu quelques vraies frayeurs et ai promis à plusieurs personnes, inquiètes pour moi, de prendre ça davantage au sérieux.
Mon généraliste refusant de me prescrire (malgré l'avis de l'hôpital dont j'ai malheureusement perdu l'ordonnance) un bilan pneumo et allergo, j'ai profité qu'il soit en vacances pour aller faire le point aujourd'hui avec son adorable remplaçante, qui elle n'a pas du tout pris ça à la légère (surtout après avoir testé mon souffle :-D). Il me reste maintenant à faire les démarches nécessaires au près d'un centre spécialisé, et espérer qu'elle ait raison en m'affirmant que contrairement à ce que m'avait dit la première allergo il existe des désensibilisations qui fonctionneraient pour les allergies alimentaires.
Première fois que je croise un panneau pareil! Évidement je n'ai rien dit à Monsieur Vulcania, moins soucieux de ma santé que d'éviter un procès, et ce bien que leurs beignets au chocolat contiennent des traces de noisettes qui m'ont obligée à manger en terrasse loin de nos amis.