Coming out pour public averti!
Désolée rien de croustillant derrière ce billet :-D
Je viens d'écrire le billet précédent comme j'ai toujours décrit en ces pages le tsunami familial qui nous a terrassé il y a 4 ans: de manière évasive, édulcorée, et métaphorique.
Ceux qui me connaissent dans la "vraie vie" savent de quoi il retourne, pour les autres, j'ignore s'ils ont réussi à reconstituer le puzzle pour comprendre ce que nous avons vécu.
Sans aucune préméditation, peut-être parce qu'il est tard, peut-être parce que je suis seule ce soir, peut-être parce que le mini évènement de ce week-end à ouvert des vannes que je n'arrive pas à refermer, je n'ai plus envie de tourner autour du pot! Il me faut mettre des mots sur cette histoire!
3 jours que je me débats pour rester à la surface, c'est trop pour moi! Pas l'habitude de me voir couler sans rien faire! J'ai besoin de vidanger!
Alors voilà, je vais raconter ici (avec l'accord de Gai-Luron), une histoire de famille sordide, qui n'a malheureusement rien d'exceptionnel mais dont on se serait bien passée!
Ceux qui viennent ici, pour sourire ou se détendre peuvent sauter ce billet, le blog devrait reprendre son cours normal d'ici peu ;-) Pour ceux qui savent déjà, ou qui veulent comprendre, bienvenue à Santa Sosso! (Je vais quand même essayer de vous la faire courte!)
Il y a 4 ans donc, nous apprenions que le père de Gai-Luron avait abusé d'une de ses petites filles pendant plusieurs années. A 13 ans, celle-ci a trouvé le courage et la force de parler. Ses parents ont eu ceux de l'entendre, de la croire et de porter plainte immédiatement!
C'est donc à 5 et 2 ans que mes enfants ont commencé à voir des psys: dans un premier temps pour s'assurer qu'ils n'avaient rien subi, dans un second pour les aider à entendre l'inentendable.
S'en sont suivis 6 mois de cache-cache interminables! D'un côté il nous était impossible de continuer à voir mes beaux-parents comme si de rien n'était (et à fortiori de leur confier nos enfants!), de l'autre la justice nous avait
expréssement demandé de ne rien leur dire jusqu'à l'arrestation! (Bonjour le casse-tête!)
Celle-ci a fini par arriver, explosant du même coup la fratrie de 4 (l'un des enfants défendant son père et reprochant aux autres leur position). Les aveux du grand-père ont fini par persuader sa femme, jusqu'alors dans le déni, que tout était malheureusement exact, mais il est clair que dès le début elle s'est positionnée de son côté, le soutenant quoi qu'il arrive.
3 jours après celui-ci, jugé non dangereux, a été libéré dans l'attente du procès, qui a eu lieu 6 mois encore plus tard (et encore il paraît que ces délais sont rapides!).
Entre temps, des langues longtemps muselées se sont déliées, et nous avons appris que ce "charmant grand-père" s'en était pris à d'autres personnes de la familles (dont au moins une, mineur à l'époque mais il y avait prescription!)), ce que malgré les preuves, il n'a jamais voulu reconnaître augmentant encore les scissions familiales et se brouillant ainsi définitivement avec mon Gai-Luron. (Et je passe sur sa vraie-fausse tentative de suicide: une nuit à battre la campagne à sa recherche .... qui ne vaut même pas la peine d'en parler!)
La justice a finalement reconnu sa culpabilité en le condamnant à 5 ans de prison dont 2 fermes, mais remise de peine oblige, il en est sorti au bout de 12 mois pile (il y 14 mois)!!!!
Je passe aussi, sur les "pétages de plomb" de mon plus jeune beau-frère (celui qui a pris le parti de son père), sa brouille avec tous ses autres frères et soeurs, et sur le jour où il est venu casser la figure de Gai-Luron, notre voiture et la grille du jardin. (Version édulcorée ici). Jamais revu depuis.....
Tout ce temps là, nous avons pris le parti de continuer de voir ma Belle-Mère (à dose homéopathique et les enfants toujours en notre présence), pensant comme la justice, qu'elle n'était au courant de rien et passant outre ses remarques maladroites et parfois dévastatrices.
Le fait est qu'elle ne voit plus certains de ses enfants, et aucun petits-enfants à part les nôtres (les autres sont plus grands et refusent de la voir), et qu'elle en souffre. D'autant plus qu'elle s'était mis en tête qu'une fois la prison finie, tout redeviendrait comme avant et qu'elle pourrait réunir tout le monde autour d'elle, ce qui vu les tensions familiales n'est nullement envisageable.
Qui plus est, la vie avec son mari ne doit pas être simple (voir cauchemardesque) et je comprends donc tout à fait la dépression dans laquelle elle est tombée, MAIS c'est elle qui a choisi de soutenir son mari quoi qu'il arrive (et par là même de choisir entre lui et 3 de ses enfants) et la tristesse qu'elle éprouve n'excuse pas tout.
Donc quand ce week-end, alors que nous avons pris notre après-midi pour aller la voir à l'hôpital, et que les enfants ont passé 1 heure à faire les 100 pas dans un petit parc, alors même qu'elle ne leur a pas accordé plus de 5mn d'attention, ben je me serais bien passée de:
- ses remarques sur leur comportement à la première dispute (-"Je ne comprends pas pourquoi ma soeur me dit qu'elle les trouve adorable!")
- ses demandes insistantes de les laisser là tous seuls dans ce parc plein de malades psy pendant que l'on va visiter sa chambre (j'ai beau militer pour l'autonomie des enfants j'ai quand même mes limites)
- et SURTOUT de son "eux (nos deux enfants donc) ce ne sont pas mes petits-enfants! Je ne les connais pas!" déclamé devant un P'Tit Dino éberlué! (Alors que sont les seuls qu'elle voit depuis 4 ans, je le rappelle!)
Une phrase certainement plus bête que méchante parmi d'autres! Mais une de trop! Ce jour là quelque chose s'est cassé en moi (la pitié peut-être?) ,surtout quand quelques minutes plus tard elle nous a "chassé" sous prétexte d'aller se reposer, puis devant nous l'a appelé LUI pour lui dire qu'il pouvait venir, que nous partions.
Elle a fait son choix, aujourd'hui j'ai fait le mien!
Je ne priverai pas mes enfants de leur grand-mère eux qui ont déjà tant de mal à comprendre pourquoi ils ne voient plus leur oncle et leur grand-père, mais je les en éloignerai au maximum, puisque leur présence ne lui est rien, et que la sienne leur est nocive.
Mais il va encore falloir leur expliquer et je sais que cela sera encore douloureux. Ils souffrent déjà de cette famille différente, de ce grand-père pas comme il faut, de ces tensions et de cette guerre familiale qui nous fait tous souffrir, leur expliquer que leur grand-mère ne les accepte pas eux, à ses côtés parce qu'elle vit dans le regret des autres petits-enfants "perdus" est pour le moment au-dessus de mes forces.
Et pourtant il le faudra bien! P'Tit Dino n'a à son habitude pas reparlé de ce qu'il avait entendu, mais je sais que samedi, un peu plus de colère est entrée en lui (alors qu'il en avait déjà tant), et que cela ressortira tôt ou tard à la maison ou à l'école!
Voilà vous savez tout, les grandes lignes en tout cas, je vous fais grâce des petits caractères ;-)